La pièce


Pour “transposer” au théâtre la recherche menée par Annie Ernaux dans le champ littéraire, nous avons été confronté.e.s à une déconstruction radicale de nos pratiques (d’acteurs, de metteuse en scène, de créateur lumière). Nous avons dû chercher des endroits d’écriture singuliers avec les outils que nous avions à notre disposition : nous-mêmes. De là, la réalité de “subjectivité scénique” est apparue, de plus en plus forte. Jusqu’à commettre un crime, peut-être et avoir la sensation de “tuer le théâtre”.


Intentions


Le projet d'écriture, nous le portons. Avec notre langage, le théâtre.
En choisissant le livre d'Annie Ernaux, nous rendons hommage à son travail et nous prenons la mesure de son héritage pour notre génération : celui d'avoir fait de la honte sociale une forme de connaissance et donc, potentiellement une force créatrice (personnelle et collective). Nous savons également que ce travail doit être poursuivi. Certaines paroles, certaines voix, certains corps, certains visages sont toujours absents de l'espace public. Ou alors instrumentalisés, caricaturés ou simplement mal représentés. Nous devons inventer notre manière théâtrale de transformer cela.

Charlotte Le Bras – mai 2019


synopsis

Variation théâtrale avec le livre d'Annie Ernaux
© Editions Gallimard (1987)



1986, une femme meurt dans une maison de retraite, c'est la mère d'Annie Ernaux.  Elle était le dernier lien entre sa fille et son milieu social d'origine. Quelques jours après, la fille se lance dans le projet (fou?) d'écrire la vie de sa mère, « cette femme » – une vie de travail (ouvrière puis petite commerçante), une vie de femme, une vie « ordinaire ». Un travail de mémoire et d'écriture pour « accoucher » l'histoire de sa mère et dans le même mouvement, se réapproprier sa trajectoire sociale. 
« Ce que j'espère écrire de plus juste se situe sans doute à la jointure du familial et du social, du mythe et de l'histoire.»
(Annie Ernaux)